Elle disait : pleure pas maniach, et mouche-toi, tu as la mèque au nez.
Le matin, dès que je me réveillais, elle m’enlevait la lagagne au coin de l’œil avec son ongle long(ue).
Tu m’escanes, je criais, quand elle boutonnait le col de ma
chemise.
Et elle rigolait tout en mettant le pandarel dans mon pantalon
parce que j'étais mal fargué.
A la maison, quand elle passait
l’engranière et la peille sur le sol,
elle me disait de ne pas rester planté
au milieu comme un traste.
A midi, pour diner, elle faisait cuire à la
padène des mongettes avec de la cansalade ou du cambajou, et elle roumègait
parce l’huile resgisclait partout.
A la campagne, je mangeais des
prunes trop vertes et j’attrapais la cagagne.
Les chats pourchassaient les
mirgues et les rats de l’écurie à la souillarde.
Là-bas, je pouvais faire
du vélo et je me régalais même si c’était un rascle.
Un jour, il faisait
une belle ramade et j’étais tombé. Je m’étais fait un pélat au genou, je
m’étais rascagné la cuisse et un tail à la main. Ça fait une belle sanquette,
disait ma tante.
A l’école, il arrivait souvent qu’à force de s’atisser,
deux garçons s’asclaient à coups de pignes pendant la récré.
Dans la
rue, nous tustions aux portes et nous badions les filles qui passaient en
imaginant les poupes qui gonflaient leur corsage et en êvant de les
escamper.